À bientôt 34 ans, la petite fille du marais a de quoi surprendre. Originaire de Marans, elle est tombée dans la marmite rugbystique alors qu’elle ne savait pas encore marcher. Rencontre avec Aurélie GROIZELEAU, de l’ovalie au pigeonneau…
En février 1989, alors que son papa dispute un match à Saintes, sa maman est prise de contractions dans les tribunes, c’est dire si sa destinée est alors déjà tracée.
Le rugby, c’est une histoire qui se vit en famille ! Son papa et ses oncles jouent au club Amicale de Rugby de Marans, créé en 1969 par une bande copains, et sa grand-mère en est la trésorière. Ce club c’est un peu sa deuxième maison et Aurélie y chausse pour la première fois les crampons du haut de ses 5 ans. Elle rêve d’aller loin dans la compétition et s’en donne les moyens en intégrant le Pôle Espoir de Toulouse à 14 ans.
Après plusieurs sélections en équipe de France, elle est contrainte d’arrêter la compétition à haut niveau à cause d’une malformation de naissance qui la prive d’un rein. À l’époque, les règles sont strictes et ne permettent pas la pratique du sport en équipe de France pour les personnes à qui ils manquent un organe. Heureusement les choses évoluent, dans le bon sens.
En 2009, l’accro au sport qui n’en avait pas fini avec le ballon ovale, décide de s’investir de l’autre côté en devenant arbitre. Elle est aujourd’hui la seule femme à officier au niveau professionnel et à porter les couleurs de la France à l’international.
À l’automne prochain, elle ne manquera d’ailleurs pas le grand rendez-vous qui attend le XV de France en rejoignant l’équipe d’arbitres de la Coupe du Monde, notamment pour la gestion des bancs de touche ou en tant qu’arbitre remplaçante !
Allez la France !
Mais Aurélie est aussi éleveuse de pigeons. Elle rejoint la ferme de ses parents, créée en 1992 “Le pigeonneau du Marais”. Avec près de 7 000 couples et 80 000 pigeonneaux, l’exploitation qui a toujours voulu garder son indépendance travaille en étroite collaboration avec les magasins de producteurs, tels que Les Fermiers du Marais Poitevin à Ferrières.
Et quand elle trouve le temps de faire une pause, la jeune maman aime enfourcher son vélo pour une balade “seule au milieu de rien” entre Marans et le pont du Brault.

©Studio Thomas Bonnin